Mon Villeneuve d'Ascq de moi

On doit à Paul Géroudet des pages et des pages de littérature ornithologique alliant rigueur scientifique et belles qualités littéraires. Pour illustrer ces images, prises le 25 avril dernier dans les cultures d'Audinghen (Pas-de-Calais), je ne résiste pas à citer cet auteur qu'il ne faudrait surtout pas oublier (on a cassé le moule). Ça se trouve pp. 163 & 164 dans mon édition de son Limicoles, 1er tome (Delachaux & Niestlé, 1982) et c'est donc à propos des Vanneaux huppés en période de reproduction : "Les parades aériennes des mâles dominent la scène par leurs joyeuses extravagances. [...] soudain, dans une brusque accélération, il [un mâle paradant] s'élance presque verticalement sur dix à quinze mètres en proférant un double avertissement rauque : kchèè-rhouit ! [...] se renversant sur le dos, il pique une tête vers le sol, et ses ailes semblent flotter dans une spirale désordonnée qui va l'écraser à terre..." Le regretté citoyen suisse parle encore de "fantastique acrobatie chaloupée", et j'en passe évidemment, ah la la, je te conseille de (re)lire ce passage, et tout l'article consacré au Vanneau huppé, voire tout ce qu'a publié Géroudet !
Bises à toi.

Matin calme, la brume se dissipe

Milieu d'après-midi, le soleil a enfin percé

Celui-ci semble venir jeter un oeil à mon humble personne

Quand il crie (et il crie presque sans cesse), on distingue la langue

Mais ce n'est pas moi qui perturbe tout ce petit monde (ici, deux mâles se houspillant l'un l'autre)

Ce sont plusieurs tracteurs et une gigantesque machine agricole qui ont fait une intrusion prolongée sur leur territoire à eux, les Vanneaux ; on notera que celui-ci prend de l'altitude

Et voilà que débute une belle démonstration : je vole à l'envers ! (mais la tête est toujours à l'endroit)

Le piqué décrit par Géroudet (quoi ? t'as pas lu l'intro ci-dessus ?!!)

Hein oui, qu'on dirait qu'il va s'écraser au sol, voire qu'il est déjà mort ?

Et vlan ! une ressource, et on remonte, en gueulant un grand coup - tout ça, pour impressionner les congénères, bien sûr

Belle bête, non ?

Il remet ça (et pour une fois on voit la huppe, tiens)

Vanneau huppé Vanellus vanellus - Northern Lapwing

© Pierre-René Legrand

Mon ami Didier a un petit jardin en pleine agglomération lilloise. Clichés pris à proximité du poste de nourrissage : j'étais content de faire mes premières photos correctes de Pinson du Nord... C'était le 18 février dernier.
Bises à toi.

Verdier d'Europe - Greenfinch

Verdier d'Europe - Greenfinch

Verdier d'Europe - Greenfinch

Pinson des arbres - Chaffinch

Pinson des arbres - Chaffinch

Pinson du Nord - Brambling

Pinson du Nord - Brambling

Pinson du Nord - Brambling

Mésange charbonnière - Great Tit

Accenteur mouchet - Dunnock

© Pierre-René Legrand

Une première série d'images prises lors d'un séjour en groupe les 16 et 17 février derniers sur le site du lac du Der-Chantecoq (Marne et Haute-Marne). Lieux privilégiés pour l'observation des Grues cendrées, donc pour cette fois uniquement des clichés de cette espèce. Ce qui, je pense, me dispense de commentaires sous les photos.
Une pensée émue pour Denis, Didier, Dominique, Fatima, Jean-Pierre, Martin, Odile et Olivier, qui étaient tous du voyage. J'espère qu'ils en sont revenus aussi enchantés que moi.
Bises à toi.

© Pierre-René Legrand

Toutes ces photos ont été prises en ce mois de janvier 2013, à travers des vitres, bien au chaud, en région lilloise. Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu un si long épisode avec couverture neigeuse (ces deux derniers mots mis ensemble sonnent pour moi, depuis toujours, comme un oxymore, car dans mon esprit une couverture c'est chaud et neigeux c'est froid). J'ai choisi 20 images, donc je ferai une deuxième partie.
Bises à toi.

Rougegorge familier (on voit pas bien la neige, mais on peut la deviner, dans les flous du fond)

Rougegorge familier (le temps était gris, j'ai laissé tel quel, je veux dire : j'ai pas tenté d'ajouter du contraste ni de faire péter les couleurs - c'était comme ça)

Pinson des arbres (femelle)

Pinson des arbres (mâle)

Pinson des arbres (mâle)

Goéland cendré (alors, s'agit-il vraiment d'un oiseau commun ? et si non, dois-je changer mon titre ? on peut considérer que cette espèce est dans le Nord de la France bien représentée en hivernage, surtout à la suite d'un coup de froid ; il est certes plus rare de la voir, comme c'est le cas ici, posée au milieu d'un jardin de banlieue ; de toute façon j'ai pas envie de changer mon titre, voilà)

Mouette rieuse (photo prise le même jour que la précédente ; sous la neige il y a une pelouse on ne peut plus banale - oiseaux espérant trouver de la nourriture, à peu près n'importe quoi - la propriétaire des lieux leur jeta du pain, et ce fut la ruée)

Mésange bleue

Mésange bleue

Mésange charbonnière (promis, on verra sa tête dans la deuxième partie)

© Pierre-René Legrand

Êtres légers par nécessité, qui à nos yeux émerveillés semblent s'être affranchis des lois de la physique, ou s'en rire, les oiseaux sont à juste titre et depuis toujours symboles de liberté, de pureté, de beauté, d'insoucieuseté et sans doute d'autres machins encore qui se terminent pas té.
Les clichés ci-dessous, choisis un peu au hasard, n'ont d'autre prétention qu'esthétique, d'autre raison de figurer ici que le souci de te faire rêver.
Bises à toi.

Mouette rieuse, en son hivernal manteau presque immaculé, flottant telle une bulle ailée dans l'azur impeccable d'un janvier insoucieux

Mouette rieuse encore, arborant ici son capuchon chocolat, ou simplement brun selon l'incidence de la facétieuse lumière, en plumage d'été donc cette fois, semant, comme on peut le deviner sur cette image, quelques ténues miettes du pain qu'elle est en train d'ingérer

Et voici la Buse variable, qui joyeusement s'ébroue au lever du jour mais dans le brouillard, telle un funambule dansant sa maîtrise paisible et son digne dédain du vertige

Le même rapace hiératique, un instant plus tard à peine, ramenant telles deux jambes d'un pantalon d'équilibriste ses ailes pour dissimuler peut-être l'impudeur de ses plumes sous-caudales

Mouette mélanocéphale, bien reconnaissable à ses ailes d'un blanc pur, fusant au ras d'une tourbe d'un vilain marron : un ange passe, intact et lumineux, au-dessus du sol sombre où nous humains sommes cloués

Une autre Mouette mélanocéphale, en compagnie de trois ou quatre (voire cinq, si on y regarde bien) de ses congénères en livrée laiteuse pétante - derrière suit une chiée d'Étourneaux sansonnets, auxquels elles semblent servir d'éclaireuses

Courante dit-on, mais dont il faut faire cas car tout autant utile à nos besoins de rêverie, cette espèce que ne décrient que les esprits constipés, et qui a pour nom Grand Cormoran

Nous voici dans le petit coin d'un marécage, en pleine roselière ; triomphal, retentit le chant de la Rousserolle turdoïde aux couleurs de bronze et de faïence

Puis on se soulage l'oeil devant l'apaisant spectacle de cet habile voilier qu'est le Goéland argenté, tout brunâtre car non encore adulte

Terminons cette séance devant cette façade où l'oiseau n'est qu'un souvenir : sans doute déjà en transit vers l'Afrique et ses quartiers d'hiver, l'Hirondelle de fenêtre a niché ici, ce dont certaines traces témoignent (aux deux coins supérieurs des boiseries, on distingue les ruines des nids de l'espèce)

© Pierre-René Legrand